LES JARDINS

Depuis leur installation à Gaillon au XIIIe siècle, les archevêques de Rouen cherchèrent à aménager les abords naturels du château.

Mais c’est à la Renaissance, avec Georges d’Amboise que l’histoire des prestigieux jardins de Gaillon commença. Le prélat fît appel aux grands artisans de l’époque, français et italiens, comme le prêtre Napolitain Pacello da Mercogliano, ramené au château d’Amboise par Charles VIII

 

Les jardins de Gaillon furent parmi les premiers jardins français de la Renaissance, entre tradition médiévale et apports italianisants. Ils faisaient partie des trois plus grands du royaume, aux côtés des jardins des châteaux de Blois et Amboise. Aucun jardin français du XVIe siècle ne fut préservé mais, à Gaillon, les emprises demeurent ainsi qu’une précieuse documentation.

 

Les jardins hauts

 

Au début du XVIe siècle, Georges d’Amboise entreprit la création d’un jardin d’agrément au nord de la demeure, appelé aujourd’hui « jardins hauts ». Ils s’étendaient sur une terrasse de 160 mètres de longueur et 75 mètres de largeur. Les importants et coûteux travaux de terrassement impressionnèrent les contemporains de l’archevêque. Le jardin disparut, contrairement au mur de soutènement, fait de brique et pierre calcaire. Les jardins hauts furent inscrits au titre des monuments historiques en 1996.


Le jardin haut était un espace de plaisir et de sociabilité, composé d’aménagements sophistiqués comme la grande fontaine de marbre de Carrare qui se trouvait au centre. Une grande variété de végétaux et ornements décoraient le jardin : labyrinthes végétaux, arbres fruitiers d’espèces variées (cerisiers, pêchers…), carreaux plantés d’herbes odoriférantes ou de fleurs (marjolaine, violette, œillets…). Plus original à cette époque, des buis et romarins étaient taillés en forme de navires, en cavalier, en oiseau et autres animaux.


Les jardins bas

On attribue la réalisation des jardins bas, de manière certaine, à l’archevêque Charles de Bourbon au milieu du XVIe siècle. Les jardins bas, inscrits au titre des monuments historiques en 1996, s’étendent encore aujourd’hui sur plus de 16 hectares ! Il s’agissait vraisemblablement d’un potager, planté d’arbres, d’arbustes et de parterres. Il existait d’importants aménagements hydrauliques, bassins et canaux.

Le vignoble des archevêques, appelé le clos d’Orléans, se trouvait en contrebas du parc et du jardin au nord-est du château.

Les jardins bas, comme les jardins hauts, furent remaniés par les différents occupants de la résidence de Gaillon. Ainsi, à la fin du XVIIe siècle, l’archevêque Jacques Nicolas Colbert fit appel à André Le Nôtre et Jules Hardouin Mansart pour reprendre les jardins et installer une orangerie.

 

Le parc

Parmi les terres dont disposaient les archevêques de Rouen, il y avait un immense parc forestier, d’au moins 500 hectares, que Georges d’Amboise fit aménager et clôturer de murs au début du XVIe siècle. En ce temps-là le parc était un terrain de chasse, une réserve agricole et de matières premières. C’était aussi un espace de retraite, dans lequel Georges d’Amboise réaménagea une résidence dont nous avons aujourd’hui perdu la trace, appelée l’Ermitage. Les successeurs de Georges d’Amboise remanièrent le parc, André Le Nôtre traça de nouvelles allées, mais il semble que l’emprise du parc et de ses murs, qui s’étendent sur une quinzaine de kilomètres, restèrent inchangés depuis le XVIe siècle.